En l’espace de 100 ans, la Corée passe de la monarchie à la république, un chemin semé d’embûches. Le dernier roi abdique sous la pression, et ainsi, la première république s’établit. Enclavée entre des puissances majeures comme la Chine, le Japon et la Russie, la Corée devient souvent le théâtre de rivalités intenses entre ses voisins.
Pendant l’occupation japonaise, de 1910 à 1945, le pays est profondément marqué, laissant des cicatrices encore visibles aujourd’hui. Après la Seconde Guerre mondiale, la péninsule coréenne devient un champ de bataille de la guerre froide, divisée en deux par les idéologies opposées des États-Unis et de l’Union soviétique. La guerre de Corée (1950-1953) renforce cette division, aboutissant à la création de deux États distincts : la République de Corée (Corée du Sud) et la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord).
Cependant, la Corée du Sud est aujourd’hui une démocratie florissante et une puissance économique mondiale.
Cet article vous invite donc à découvrir les personnes fondamentales et les événements décisifs qui permettent cette transformation exemplaire et rapide de la Corée. De la lutte pour l’indépendance à la consolidation de la démocratie, explorez les moments clés qui façonnent l’histoire moderne de ce pays fascinant.
Gojong, Dernier Roi et Nouvel empereur
Gojong, né sous le nom de Yi Myeong-bok, devient roi à 12 ans après la mort du roi Cheoljong. Son père, Daewongun, exerce la régence jusqu’en 1873 en son nom. Une période durant laquelle il entreprend des réformes pour renforcer le pouvoir royal. Il cherche à lutter contre la corruption et réduire l’influence des grandes familles aristocratiques.
Ensuite, Gojong cherche à moderniser la Corée en s’inspirant des réformes de l’ère Meiji au Japon. Il introduit des réformes dans l’éducation, l’industrie et les infrastructures. De ce fait il souhaite rendre le pays plus compétitif face aux puissances étrangères.
Cependant, son règne est marqué par des pressions croissantes des puissances étrangères, notamment le Japon, la Chine et les pays occidentaux. En 1876, le traité de Ganghwa ouvre la Corée au commerce extérieur. Cela marque le début de l’influence japonaise sur la Corée. Cette période est également marquée par des tensions et des conflits internes, exacerbés par les interventions étrangères.
En 1897, Gojong se proclame empereur et fonde l’Empire coréen, marquant ainsi la fin de la dynastie Joseon. Ainsi Il cherche à renforcer la souveraineté du pays face aux menaces étrangères et à affirmer l’indépendance de la Corée.
Ensuite en 1895, des agents japonais assassinent la reine Min. Exacerbant les tensions avec le Japon, cela renforce la détermination de Gojong à protéger la souveraineté coréenne.
Cepandant sous la pression du Japon, Gojong abdique en faveur de son fils, Sunjong, marquant le début de la fin de la monarchie coréenne. En 1910, le Japon annexe la Corée, mettant fin à l’indépendance du pays et marquant le début d’une période de domination coloniale.
Finalement, Gojong meurt le 21 janvier 1919. Il laisse un héritage complexe entre modernisation et lutte.
Dernier empereur Sunjong
Sunjong naît sous le nom de Yi Cheok. Il devient le deuxième et dernier empereur de l’Empire coréen. Né le 25 mars 1874, il est désigné prince héritier en 1875. En 1907, il devient le nouvel empereur.
Sunjong monte sur le trône dans un contexte de forte pression japonaise. En effet, en 1907, après la Conférence de La Haye où Gojong tente de rallier le soutien international. Une offenssive contre l’influence japonaise, ou Gojong fut contrain à abdiquer. Par conséquent, Sunjong devient empereur. Toute fois son règne reste largement symbolique, due au controle du Japon sur le gouvernement coréen.
Le règne de Sunjong est marqué par la domination japonaise. En 1910, le Japon annexe officiellement la Corée, mettant ainsi fin à l’indépendance du pays. Sunjong reste empereur en titre, mais il n’a aucun pouvoir réel. En conséquence, la résidence impériale est déplacée au Palais Changdeokgung. Ainsi Sunjong vit sous la surveillance japonaise.
Sunjong épouse l’impératrice Sunmyeonghyo en 1882, mais elle meurt en 1904. Par la suite, il se remarie avec l’impératrice Sunjeonghyo en 1907. Malgré les bouleversements politiques, Sunjong tente de maintenir une certaine dignité impériale.
Après l’annexion de la Corée, Sunjong mène une vie retirée. Il passe ainsi ses dernières années au Palais Changdeokgung, où il meurt le 24 avril 1926. Sa mort marque la fin officielle de la dynastie Joseon et de l’Empire coréen.
L’héritage de Sunjong est complexe. Même si son pouvoir n’était pas réel, son règne symbolise la transition vers la domination coloniale japonaise. Aujourd’hui, il est souvent vu comme une figure tragique. Un empeureur sans pouvoir, dans une période de transition tumultueuse pour la Corée.
Annexion par le Japon (1910)
L’annexion de la Corée par le Japon commence bien avant 1910, avec des événements clés tels que la guerre sino-japonaise (1894-1895) et la guerre russo-japonaise (1904-1905). Ces conflits affaiblissent l’influence chinoise et russe en Corée, permettant ainsi au Japon de renforcer sa position. En 1905, à la suite du traité de Portsmouth, la Corée devient un protectorat japonais.
Le 22 août 1910, le Japon signe le traité d’annexion de la Corée, qui entre en vigueur le 29 août 1910. Terauchi Masatake, un ex-général japonais, arrive alors à Séoul en tant que premier gouverneur général. Il impose des mesures strictes pour réprimer toute opposition, interdisant notamment les associations et réunions coréennes.
La domination japonaise se caractérise par une répression sévère. Par exemple, le mouvement d’indépendance du 1er mars 1919 est brutalement réprimé, entraînant des milliers de morts, de blessés et d’arrestations. Malgré cela, la résistance coréenne persiste, mais les pertes humaines et matérielles sont considérables.
Le Japon impose plusieurs mesures pour exploiter la Corée. Les terres coréennes sont redistribuées aux colons japonais, et la production agricole, notamment de riz, est largement exportée vers le Japon. L’enseignement du coréen est interdit, et les Coréens sont forcés d’adopter des noms japonais. Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Coréens sont utilisés comme main-d’œuvre bon marché et les femmes coréennes sont contraintes de servir d’esclaves sexuelles pour les soldats japonais.
Occupation japonaise (1910-1945)
Le Japon a annexé la Corée le 22 août 1910. Par la suite, les autorités japonaises ont imposé une administration militaire stricte, dirigée par des gouverneurs généraux japonais. Elles ont interdit les associations et les réunions coréennes, réprimant sévèrement toute forme de dissidence. De plus, les Japonais ont redistribué les terres coréennes aux colons japonais, dépossédant de nombreux Coréens et les forçant à émigrer.
Les autorités japonaises ont sévèrement réprimé les réformistes et les résistants coréens. Par exemple, elles ont brutalement réprimé le mouvement d’indépendance du 1er mars 1919, causant des milliers de morts, de blessés et d’arrestations. En outre, elles ont forcé les femmes coréennes à servir d’esclaves sexuelles pour les soldats japonais pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les Coréens ont résisté de plusieurs manières. D’une part, ils ont formé des milices armées. D’autre part, ils ont organisé des mouvements d’indépendance à l’étranger, notamment en fondant un gouvernement provisoire de la République de Corée à Shanghai en 1919. À l’intérieur du pays, des soulèvements, comme celui des étudiants à Kwangju en 1926, ont continué de défier l’occupation japonaise.

Libération et division (1945)
Après la libération de la Corée du joug japonais en 1945, la péninsule se divise le long du 38e parallèle nord, une décision prise lors de la conférence de Potsdam par les États-Unis et l’Union soviétique pour gérer le désarmement de la Corée après la capitulation du Japon. La zone au nord est occupée par les Soviétiques, tandis que la zone au sud est contrôlée par les Américains.
Cette division conduit à la création de deux États distincts en 1948 : la République de Corée (Corée du Sud) et la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord). Cette séparation précède la guerre de Corée (1950-1953), qui cause des millions de morts et de déplacés.
La division entraîne également des conséquences économiques et sociales profondes. La Corée du Sud bénéficie de l’aide économique américaine et connaît une croissance rapide, devenant l’une des économies les plus dynamiques du monde. En revanche, la Corée du Nord adopte un modèle économique centralisé et militarisé.
Des millions de familles sont séparées, créant des souffrances humaines profondes. Les échanges entre les deux Corées sont extrêmement limités, et de nombreuses familles ne se retrouvent jamais.
En Corée du Nord, le régime instaure une dictature sévère avec des violations systématiques des droits de l’homme. En Corée du Sud, les premières décennies sont également marquées par des régimes autoritaires, bien que le pays évolue vers une démocratie stable à partir des années 1980.
La division impacte également la culture et l’identité des Coréens. Les deux pays développent des systèmes éducatifs, des médias et des récits historiques distincts, renforçant les différences idéologiques et culturelles.
Guerre de Corée (1950-1953)
La guerre de Corée, qui se déroule de 1950 à 1953, est un conflit majeur de la Guerre froide.
La guerre commence le 25 juin 1950, lorsque la Corée du Nord, soutenue par l’Union soviétique et la Chine, envahit la Corée du Sud. Les troupes nord-coréennes franchissent le 38e parallèle avec environ 200 000 soldats.
Les forces nord-coréennes avancent rapidement vers le sud, capturant Séoul en quelques jours. Elles continuent leur progression jusqu’à atteindre le périmètre de Busan, une petite zone au sud-est de la péninsule.
Sous le commandement du général Douglas MacArthur, les forces des Nations Unies lancent une contre-offensive avec un débarquement audacieux à Incheon. Cette opération réussit à couper les lignes de ravitaillement nord-coréennes et à reprendre Séoul.
Les forces de l’ONU poursuivent leur avancée au-delà du 38e parallèle, atteignant presque la frontière chinoise. Cependant, l’intervention massive des troupes chinoises en novembre 1950 renverse la situation.
Après des combats intenses, le front se stabilise autour du 38e parallèle. Les deux camps mènent des offensives et contre-offensives sans gain territorial significatif.
La guerre de Corée cause la mort de millions de personnes et endommage gravement les infrastructures des deux Corées.
La guerre renforce la division de la péninsule coréenne, avec des régimes politiques opposés au nord et au sud. Elle intensifie également la Guerre froide, consolidant les alliances militaires comme l’OTAN et le Pacte de Varsovie.
Le conflit se termine le 27 juillet 1953 par la signature de l’armistice de Panmunjeom, établissant une zone démilitarisée (DMZ) le long du 38e parallèle. Aucun traité de paix n’est signé, ce qui signifie que techniquement, les deux Corées sont toujours en guerre.
La DMZ reste l’une des frontières les plus militarisées au monde. Actuellement, les tensions entre les deux Corées persistent.
Contexte Politique après 1953
Syngman Rhee dirige la Corée du Sud avec une main de fer, mettant en place un régime autoritaire fortement anticommuniste. Il utilise des mesures répressives pour éliminer l’opposition politique et maintenir son pouvoir.
Malgré une aide économique substantielle des États-Unis, le développement économique de la Corée du Sud reste limité pendant cette période. La corruption et le clientélisme sont endémiques, entravant l’efficacité des programmes de développement.
La fin des années 1950 est marquée par une instabilité politique croissante. L’opposition publique à Rhee s’intensifie en raison de la corruption et de la répression politique.
En 1956, Rhee est réélu président, mais les élections sont entachées de fraudes massives, exacerbant les tensions politiques et sociales.
En avril 1960, des manifestations massives éclatent contre le régime de Rhee, connues sous le nom de Révolution d’Avril. Les protestations, déclenchées par la mort d’un étudiant, Kim Ju-yul, conduisent à la démission de Rhee le 26 avril 1960.
Après la démission de Rhee, la Corée du Sud entame une transition vers la Deuxième République, caractérisée par un système parlementaire plus démocratique.

En conclusion, la transition de la monarchie à la république marque un tournant décisif dans l’histoire de notre nation. Le dernier roi, par ses actions et décisions, joue un rôle crucial dans cette période de changement. Les événements qui conduisent à l’établissement de la république sont marqués par des aspirations profondes et des luttes intenses du peuple pour un avenir meilleur.
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